Monet

Was Monet vor 100 Jahren mit Pinsel und Farbe serienweise malte, hielten die vier LandschaftsfotografInnen und Instagram-Stars mit der Kamera fest. Wir machten uns mit Kurator Ulf Küster auf die Spuren von Monet.

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Martina Bisaz

«Es ist toll, so wie Monet Stimmungen gemalt hat, Stimmungen mit dem Medium der Fotografie einzufangen.» Felsklippen von Étretat

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Patrick Güller

«Mich persönlich haben die Felsklippen von Étretat überwältigt. Das Lichtspiel vor Ort war reine Poesie und auch 100 Jahre nach Monet rufen die Motive grosse Emotionen hervor.» Felsklippen von Étretat

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Valentin Manhart

«Nicht nur die Orte, sondern auch Monets Werke selbst haben mich sehr inspiriert. Die Reise war wie ein Zeitstrahl des Lebens von Monet.» Giverny

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André Stummer

«Claude Monet ist mit seiner Malerei ein Vorreiter der modernen Fotografie. Seine gemalten Momentaufnahmen kommen heutigen Landschaftsbildern auf Instagram nahe. Nach den Sonnenauf- und untergängen verstehe ich seine farbenfrohen Bilder umso mehr.» Matinée sur la Seine

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En Norvégienne, 1887

L’oeil du spectateur est attiré par trois dames en robes claires, portant des chapeaux aux couleurs vives, devant un épais rideau de feuillage vert. Les belles-filles de Monet, Germaine, Suzanne et Blanche Hoschedé, sont représentées ici en train de pêcher pendant une promenade en barque sur l’Epte. Ce type de barque, appelé une « Norvégienne » en raison du bois utilisé, était à la mode en France à la fin du XIXème siècle.Le spectateur semble observer la scène depuis une autre embarcation. Rien ne bouge. La barque est immobile sur la rivière, au point que même son reflet sur l’eau reste parfaitement net. Sous la surface, on reconnaît les formes serpentines des plantes aquatiques. C’était là, selon le témoignage de Monet dans les lettres qu’il écrit à ses amis, le motif le plus difficile à capturer. Le lieu de l’action reste indéterminé : les frontières entre le haut et le bas, entre le premier plan et l’arrière-plan, entre la réalité et l’illusion reflétée, se mêlent et se dissolvent.

Les Peupliers au bord de l’Epte, 1891

Nous voyons une scène dynamique à contre-jour. Sur un fond de ciel bleu s’élèvent de minces peupliers, dont le feuillage s’épaissit vers le haut. Les lignes verticales dessinées par les troncs élancés, dénudés, impriment à la composition un élan ascendant. Ce mouvement est contrebalancé par la ligne en « S » formée par la cime des arbres, qui donne de la profondeur à l’image. On voit couler l’Epte dans le bas du tableau, mais la limite de l’eau et du rivage n’est guère discernable. De brefs coups de pinceau donnent naissance à des nuages blancs et semblent faire entrer en vibration la surface de l’image. Depuis qu’il avait fait en 1890 l’acquisition de la maison de Giverny, Monet travaillait de plus en plus sur les thèmes que lui offraient les paysages des environs. C’est ainsi qu’il découvrit l’année suivante, au cours d’une promenade le long de l’Epte, cette rangée de peupliers. Installé dans son canot-atelier, il peignit ces arbres par tous les temps et sous toutes les lumières. Lorsque les arbres furent mis en vente, l’artiste paya pour différer la transaction, de sorte que les peupliers ne furent abattus qu’après qu’il eut fini de peindre sa série de vingt-trois toiles.

Vagues à la Manneporte, vers 1885

Monet était fasciné par la grande arche de la Manneporte près de la station balnéaire normande d’Étretat, il la peignit à plusieurs reprises et sous différents angles. Dans cette version, il capture la vue à gros et rapides coups de pinceau, ce qui donne à la toile un fort caractère d’ébauche. Monet se donna beaucoup de mal pour rejoindre la petite plage peu accessible d’où il put fixer sur la toile l’arche de pierre sous cette perspective. Il lui fallut se glisser, avec tout son matériel, à travers l’étroit trou d’homme qui constituait le seul accès à la plage depuis la côte. Une erreur dans le calcul des heures de marée faillit avoir des conséquences fatales : dans une lettre à Alice Hoschedé, Monet écrit le 27 novembre 1885 qu’il s’est laissé surprendre par le flot montant pendant une séance de peinture, et s’est trouvé projeté par une vague contre la falaise. Il s’en est sorti indemne, mais furieux d’avoir perdu les toiles déjà peintes.

Matinée sur la Seine, 1897

Depuis le canot-atelier qu’il ancrait au confluent de l’Epte et de la Seine, Monet peignit en 1897 l’importante série intitulée Matinée sur la Seine, dans laquelle il étudie l’atmosphère changeante des petits matins sur le fleuve. Le motif est répété dans le tableau sous la forme d’une image réfléchie, de sorte que la ligne de séparation entre les arbres, les nuages, les branches et leur reflet semble se dissoudre dans le brouillard qui monte de la rivière. On ne distingue pas clairement ce qui est en haut et ce qui est en bas dans le tableau : celui-ci pourrait tout aussi bien être accroché à l’envers. Autrement dit, le peintre renonce à l’organisation univoque de l’image, pour faire place à la subjectivité du regard. C’est comme si Monet voulait s’approcher ici d’une origine première de la nature, de cet état d’incessante transformation que vise la formule panta rhei (en grec ancien : « tout s’écoule »). Car il ne peint pas seulement dans la lumière changeante aux confins du jour et de la nuit, il décrit aussi le mouvement permanent de deux cours d’eau qui se rejoignent et se confondent.

Le Parlement, coucher de soleil, 1904

Monet peignit le Parlement de Londres au coucher du soleil, depuis la terrasse du St Thomas’ Hospital – un projet ambitieux, qu’il n’acheva définitivement qu’en 1904, après avoir repris sa toile pendant plusieurs années. Le défi consistait pour lui à rendre fidèlement l’impression sensible enregistrée au moment de la vision. Il y parvint en s’abstenant de rehausser le sujet, et en traduisant le brouillard, la lumière, l’atmosphère dans leurs équivalents chromatiques. L’imposant édifice devient le décor d’un spectacle de couleur et de lumière, dont le spectre s’étend du violet et vert foncé jusqu’au jaune d’or. Les contours des tourelles et des créneaux néogothiques ne se devinent que confusément sur l’autre rive de Tamise. Le brouillard qui flotte sur le fleuve se transforme en un voile de fines touches de pinceau, qui enveloppe la scène dans une atmosphère de mystère.

Audioguide

Adultes D, E, F CHF 8.- / € 8. Art Club CHF 7.- / € 7.- Durée : 60 min. Disponible au bureau d'information du Musée. À titre d'exemple: Introduction à l'exposition

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Notice de salles

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